Le Fils du pauvre adapté au cinéma remporte le Grand Prix FINIFA

Agadir, 5 octobre 2025 — Le rideau est tombé sur la 16ᵉ édition du Festival Issni n’Ourgh International du Film Amazigh (FINIFA), à l’issue d’une semaine riche en projections, débats, expositions et rencontres multiculturelles. Organisé au Cinéma Sahara d’Agadir, le festival a célébré avec éclat la diversité du cinéma amazigh et son dialogue fertile avec les cinémas du monde.

Un palmarès amazigh porté par la mémoire et la création

Dans la compétition du film amazigh, le Grand Prix Issni n’Ourgh a été attribué à Fouroulou de Ali Berkennou, adaptation cinématographique du roman emblématique Le Fils du pauvre de Mouloud Feraoun, figure majeure de la littérature kabyle.

La performance féminine de Samara Aït Okssmad dans Tawenza et celle de Abdellatif Talahi dans L’Élève du village ont été récompensées respectivement pour leur justesse et leur intensité.

Parmi les autres distinctions :

• Meilleur scénario : Aksel pour A Corpse on the Shore
• Meilleur film documentaire : Izuran, de Djamal Bacha
• Prix Idder Yahia du meilleur court métrage : El Capitano, de Bachir Barrou

Le jury amazigh, présidé par Amor Hakkar, réunissait des figures du cinéma et de la recherche visuelle, telles que Mounia Boulaarassi, Moha Moukhlis, Aziz Ajahbili, et Azeddine El Kharrat.

Une compétition internationale audacieuse et ouverte sur le monde

Dans la compétition internationale, le film néerlandais Monikondee a dominé le palmarès avec deux prix majeurs : Meilleur film et Prix du scénario, décernés à Tolin Alexander, Lonnie van Brummelen et Siebren de Haan.

Les interprétations marquantes de l’édition ont été saluées :

• Meilleure actrice : Amira Rafuza dans Bird Boy (États-Unis / Afrique du Sud)
• Meilleur acteur ex aequo :
  • Litlhonolofatso Litlhakanyane (Bird Boy)
  • Oumar Diaw (Where There Is Love, There Is No Darkness, France)

Le prix de la meilleure réalisation a été attribué à Camille Briffod pour Passagères (Suisse), tandis que le court métrage People on the Move, de Dominika Laster (États-Unis), a été distingué. Une mention spéciale a été décernée à Within the Sun, signé Sepideh Jamshidi Nejad (Iran).

Le jury international était composé de personnalités du cinéma mondial : Petr Lom, Raphaële Benisty, Corinne van Egeraat, Lahoucine Chkiri et Fadila Belkebla.

Prix national de la culture amazighe : rendez-vous le 17 octobre

Le Prix national de la culture amazighe, placé sous l’égide de l’IRCAM, sera proclamé le 17 octobre 2025, en mémoire du Discours d’Ajdir. Le jury est présidé par Brahim Hasnaouy et réunit des chercheurs de renom comme Noura El Azrak, Yassine Hourtane et Mustapha Sghir.

Une édition marquée par l’engagement artistique et l’échange

Outre les projections, le festival s’est ouvert avec deux master classes structurantes autour de la coproduction internationale, notamment entre le Maroc et le Luxembourg. Animées par Mbarek Laatach (lauréat du Prix Issni n’Ourgh Solidarité), Tessy Fritz (productrice), et François Baldassare (réalisateur), elles ont permis aux jeunes cinéastes de comprendre les circuits actuels du financement et de la diffusion.

L’hôtel Almoggar a accueilli une exposition inédite de Brahim Adnor, artiste majeur de la scène amazighe contemporaine. Ses œuvres, mêlant calligraphie, peinture et motifs du tapis amazigh, retraçaient un parcours de 38 expositions à travers le monde.

FINIFA 2025 : un espace de dialogue cinématographique et de mémoire vivante

Cette 16ᵉ édition aura réuni 42 films, issus de toutes les catégories, et un public fidèle, engagé, et curieux. Chaque projection s’est accompagnée de débats approfondis, confirmant la vocation du festival : faire du cinéma un outil de transmission, de réflexion et de fierté culturelle pour Tamazgha et au-delà.

Sources : Festival International Issni N Ourgh du film amazigh