La terre des brûlures : une femme immolée à Biskra

Biskra vue panoramique Dali Ali Mahmoud Wikimedia Commons

Un homme a agressé puis immolé une femme , ce mercredi 13 février 2019, à Biskra ( ville au Sud-Est de l'Algerie). Les causes de cet acte crapuleux restent inconnues. La victime est vite évacuée vers l'hôpital, elle est admise pour des brûlures au troisième degré

Un homme a agressé puis immolé une femme , ce mercredi 13 février 2019, à Biskra ( ville au Sud-Est de l'Algerie). Les causes de cet acte crapuleux restent inconnues. La victime est vite évacuée vers l'hôpital, elle est admise pour des brûlures au troisième degré.

La violence s'exprime sous toutes ses formes. Un climat de violence inouï qui nécessite, réellement, une(des) étude(s) et reflexions sérieuses de la part des universitaires, intellectuel(le)s, hommes et femmes engagé(e)s dans le mouvement associatif et la société dite civile afin de trouver des solutions efficaces. Sigmund Freud n'a pas tort lorsqu'il disait :"les restrictions morales sont derrière les devoirs des sociétés modernes."

La femme a toujours été un être subalterne dans une société de classes ; de domination et subordination. La société capitaliste moderne en est au summum. La femme est un objet marchand à exposer, à faire couler la salive et en tenir profit économique. Elles sont toutes des femmes : caissières, administratrices, sportives, femmes au foyer, prostituées, lesbiennes, voilées ou nues. Elles le sont toutes. Oui, des soumises. Soumises d’abord par leur anatomie ; dans une société où un vagin et des seins sont réduit à des fins fantasmatiques, sexuelles et reproductives. Ensuite, de par leur nature « trop sensible » dans des postes à charges jugés généralement masculins. Mais aussitôt qualifiées d’hystériques, de folles ou alors d’agressives quand elles OSENT pratiquer les mêmes méthodes que leurs partenaires masculins.
Dans la société algérienne, les femmes sont un synonyme de discrimination et vivent des souffrances au quotidien. Des travailleuses harcelées moralement, objets de pression orchestrée par la hiérarchie et  avec des contrats précaires. D’autres sont victimes de leurs tenues vestimentaires, mais aussi des valeurs culturelles d'une société aliénée qui continue de croire aux inepties. Parlons aussi de celles qui sont dans l’obligation d’entretenir leur corps pour garantir leur boulot, en parlant ; de vendeuses dans des boutiques de luxe, les prostituées, les secrétaires, etc. On rencontre également des abus à l’encontre des femmes, harcelées à cause de leurs orientations sexuelles.

La structure économique qui régit les rapports sociaux  produit les idées d'une société malade et violente. Le régime actuel appauvrit le peuple et fait de lui un prostitué heureux d'un droit légitime devenu un don. Il l'a corrompu, comme il a su transformer des conflits qui devraient être de nature verticale en horizontale. La bourgeoisie dirigeante détient tous les pouvoirs : politique , militaire, juridique,  économique et médiatique. Très conscient et prudent, le  régime algérien a  fait de l'école et de la mosquée des machines à hibernation en rabougrisssant la locomotive du progrès. En s'attaquant aux symptômes, on ne peut espérer  aucun effets, par contre, il faudrait s'attaquer à la racine du mal et l'extirper d'un corps social gangrené.

AMAR BENHAMOUCHE

Amar Benhamouche
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