L'effacement identaire amazigh par les prénoms arabo-islamiques

Les prénoms berbères dérangent toujours les tenants de l'arabisation en Afrique du Nord, ceux-là même que le poète kabyle assassiné, Matoub Lounès surnommait la "tharwa n'bakhta" la descendance de Baktha. Dans la phraséologie du poète "bakhta" désigne le parti des Baathistes. Cette doctrine panarabiste qui signifie en français "résurrection" a vu le jour en 1947 à Damas. L'Afrique du Nord demeure sous l'emprise de cette uniformisation forcenée renforcée par l'héritage colonial du centralisme jacobin.

Kamel Mezoued, éducateur spécialisé explique assez bien dans une vidéo diffusée sur Arte TV le processus d'arabisation des prénoms kabyles amorcé par la colonisation française.

A ce jour, un très grand nombre de prénoms berbères sont encore interdits. De nombreux parents se voient régulièremen refuser l'inscription de leur enfant par les officiers d'état civil.

La levée de l'interdiction : un bras de fer pour la démocratie en Afrique du Nord

Il n'est pas illégal de porter un prénom berbère mais les législations arabo-musulmanes des pays nord-africains disposent de leurs propres listes officielles avec des seuils de tolérances variables par régions.

Sont ainsi omis des nomenclatures, ceux qui sont plus représentatifs ou les plus symboliques, comme par exemple Gulussa le roi berbère de l'Antiquité, la reine Dihya qui avait combattu l'invasion arabe, Senifer, mère du roi aguellid Massinissa réunificateur de l'Afrique du Nord...

Kabyle.com a rapporté une liste des 300 prénoms amazighs approuvés par l'Etat algérien en 2013. Porter un prénom autochtone amazigh est le premier acte de résistance à l'effacement d'un peuple !

Stéphane ARRAMI 15 mars 2015

Stéphane ARRAMI
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