Aux origines de l’humanité : quand l’histoire commence en terre amazighe

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Aman

Texte original traduit, résumé et contextualisé par Natia Tudert

Les plus anciens fossiles de primates jamais découverts en Afrique du Nord ont été retrouvés au Maroc, remontant à environ 55 millions d’années. Cette découverte majeure replace le nord de l'Afrique dans les toutes premières pages de l’histoire évolutive des mammifères.

35 à 33 millions d’années : Fayoum, carrefour de l’évolution

En Égypte, dans la région du Fayoum (gouvernorat d’Al-Fayoum, sur les rives du Nil), deux découvertes viennent renforcer l'importance de l’Afrique du Nord dans l’histoire de l’évolution :

  • À 35 millions d’années, on retrouve les restes d’un Aegyptopithecus, l’un des premiers singes arboricoles.
  • À 33 millions d’années, les fossiles de Oligopithecus savagei apparaissent dans la même région.

3,7 millions d’années : le début de la culture humaine

Vers 3,7 millions d’années, les australopithèques entament une nouvelle ère : celle de la culture humaine primitive — fabrication d’outils, utilisation du feu, premiers regroupements sociaux.

Et contre toute attente, à Ain Hanech, en Algérie, des artefacts de cette époque sont retrouvés. Une surprise pour les archéologues qui croyaient la région incapable d’abriter de tels vestiges aussi anciens. Fait encore plus étonnant : les mêmes types d’outils ont été découverts en Tanzanie, datant de la même époque.

De 2 à 1 million d’années : Homo erectus part à la conquête

L’Homo erectus, espèce phare de notre lignée, maîtrise parfaitement l’Afrique et l’Europe, puis part à la conquête de l’Asie. L’histoire de l’expansion humaine commence ici, depuis le continent africain.

800 000 à 700 000 ans : technologie et retours ancestraux

  • En Cyrénaïque et en Tripolitaine (Libye), l’Homo sapiens abandonne le simple caillou pour créer la hache-caillou : un silex fixé à une tige en bois, ancêtre des outils complexes.
  • Vers 700 000 ans, les premiers Homo sapiens reviennent d’Eurasie vers l’Afrique. Leurs ossements sont retrouvés jusqu’à Casablanca, Rabat, et Ternifine.

125 000 ans : Néandertal, art et rites funéraires

L’homme de Neandertal et l’Homo sapiens vivent côte à côte, échangent leurs savoirs et fusionnent leurs cultures. C’est à cette époque qu’apparaissent :

  • L’usage de l’ocre rouge pour la peinture symbolique.
  • Les premiers enterrements rituels.
  • Les vêtements en peaux animales.

Des sites majeurs incluent la grotte de Haua Fteah (près de Marsa Sousa, Libye), Jebel Irhoud, Témara, et Tanger.

50 000 à 30 000 av. J.-C. : Cro-Magnon et Amazighs ancestraux

À cette époque, l’Afrique du Nord est habitée par l’homme de Cro-Magnon, grand, intelligent, robuste. Les fossiles retrouvés en Libye sont plus anciens que ceux d’Europe.

Des chercheurs comme Gabriele Lutz suggèrent qu’ils seraient les ancêtres directs des Berbères et des Ibères (Espagnols, Portugais).

Le Fezzan et les régions du Sahara regorgent d’objets en pierre du Paléolithique supérieur : Acheuléen et Atérien (ce dernier nommé d’après Bir el Ater, en Algérie), datés de 100 000 à 30 000 ans.

Art rupestre du Sahara : la plus grande galerie du monde

Le Sahara est le théâtre de la plus vaste collection d’art préhistorique connue : plus de 100 000 sites documentés.

  • Ces œuvres représentent à la fois des dieux de l’Égypte ancienne et des divinités mythologiques amazighs.
  • Les premières datations parlaient de 12 000 ans avant J.-C., mais des chercheurs repoussent désormais leur origine à 30 000 ans voire plus, remettant en cause 50 ans de recherches.

De 20 000 à 5 000 av. J.-C. : l’expansion de la culture amazighe

Vers 20 000 av. J.-C., les peuples d’Afrique du Nord amorcent une migration vers l’Est, diffusant leur culture autour de la Méditerranée.

  • La fameuse culture ibéro-maurussienne (environ 22 000 av. J.-C.) est aujourd’hui reconnue comme culture purement amazighe.
  • Le terme "ibéro" fut ajouté à des fins idéologiques et politiques par des aryanistes pro-nazis, cherchant à occulter l'origine nord-africaine de cette brillante civilisation.

Redonner à l’Afrique du Nord et à la culture amazighe leur place dans l’histoire de l’humanité n’est pas un simple acte académique. C’est un devoir de justice historique, une affirmation de mémoire collective, et un geste de fierté identitaire.

Texte de Taslit wanzar

Une synthèse basée sur des découvertes archéologiques et anthropologiques vérifiables. Toute tentative de réécriture de l’histoire mérite d’être examinée à la lumière des faits.

La connexion avec L'Ethiopie

L'Éthiopie, comme l'Afrique du Nord, fait partie de ce qu’on appelle le berceau de l’humanité. Les liens entre ces régions ne sont pas qu’archéologiques, ils sont aussi culturels, spirituels, voire intuitifs. On retrouve des échos de symboles, de langues anciennes, de rites, et surtout cette connexion à la terre, au cosmos et à l’histoire.

Par : Yufitran
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