Origines et Rites de Yennayer

Yennayer à Bgayet en Kabylie

(1er Jour de l’An Amazigh (12 pays africains dont les Iles Canaries)correspondant au 12ème  jour de Janvier – calendrier Grégorien)

Que signifie Yennayer ?

Etymologiquement le mot Yennayer est formé de deux mots qui sont:
- Yen qui veut dire premier
- Ayer qui veut dire mois.

Yennayer est donc le premier mois de l’année dans le calendrier amazigh. Amenzu n’yennayer (1er jour de l’an amazigh coïncide avec le 12 janvier du calendrier grégorien).

Mais quelle est l’origine du calendrier Amazigh ?

Aujourd’hui, nous sommes en 2969. L’an 1 amazigh remonte donc à 950 avant J-C. C’est le roi Sheshonq (chachnaq) qui, après avoir conquit le Delta du Nil, fonda la 22ème dynastie pharaonique. Une première bataille, une victoire grandiose.

Yennayer est fêté avec ferveur dans toute Tamazgha (berbèrie), là où vivent encore des berbères. De l’oasis de Siwa en Egypte jusqu’aux îles canaries dans l’Atlantique, de Ghadamès en Libye jusqu’à Tlemcen dans l’ouest algérien, des hautes terres des Chaouia aux oasis mozabites, dans le rif marocain, sur les côtes tunisiennes. Et surtout en Kabylie.

Comment fête-t-on Yennayer dans Tamazgha ?

Yennayer est fêté selon les caractéristiques de la région et les traditions de ses habitants mais l’objectif est le même : « C’est la fête présage d’une nouvelle année féconde ».

Exemples
-Dans la région de Ghadamès en Libye, Yennayer est le jour des enfants. Ils y donnent libre cours à leur imagination pour jouer des tours aux adultes, une sorte de 1er Avril. Tout le village est regroupé autour d’un méchoui en plein air.
-Au Maroc, il y a des régions ou l’on tient absolument à ce que les plats du jour comporte les sept légumes.     
Tout ce qui est vieux et usés dans l’habitation est changé et il est de coutumes de remplacer les pierres du foyer      
de la cheminée. C’est aussi l’occasion de faire le point et d’achever tous les travaux entrepris auparavant.

- Dans les Aurès, les Chaouis crées une ambiance de joie et d’amusement, procède à un nettoyage méticuleux  des maisons, au changement d’inyen (1) (les pierres du kanoun (2) et prépare l’iranen (plat de grains de blé ou de maïs cuits dans du bouillon avec des févettes, de la graisse, du sel et du fromage). La tradition veut également que tout ouvrage commencé tel que le tissage, soit terminé ce jour-là.
- Dans l’Ahaggar, les touaregs commence a fêter Yennayer une semaine avant le 12 janvier. Pour cette occasion, on met ses plus beaux habits et on se pare de ses plus beaux bijoux, on chante, on danse autour de plats cuisinés tels que : kasbasu (secsous ou couscous), taggala (aghrum ou pain), talbagat (aksum yaz dhen ou viande hachée), aghaghe (ighi ou petit lait).

- Dans une région de Tihert (Tiaret) appelée Ain Dheb après le banquet familiale bien garnis et consommation, à l’heure tardive de la nuit,  des noix, des noisettes, des amandes, des cacahuètes et autres de même on éparpille à même le sol les épluchures de ces dernières qu’on ramasse le lendemain matin. Ce rite est effectuéen signe d’espérance d’une bonne récolte agricole de la nouvelle année.

- Dans la région de Wiren  (Wahran ou Oran) la famille se réunit et un banquet est organisé.

- En Kabylie, la célébration se fait à travers des rituels, des sacrifices et des plats particuliers. En pleine saison de cueillettes des olives, le travaille est arrêté. Les maisons sont nettoyées de fond en comble, repeintes, décorées et ouvertes aux convives.

- Dans certains villages, c’est aussi la première coupe de cheveux pour les garçons. L’homme le plus vieux secharge de la besogne : « le petit vivra, souhaite-t-on ainsi, aussi longtemps que ce vieux coiffeur de la circonstance ».

Une seule pratique est partagée par les citoyens de toutes les contrées, il s’agit du réveillon du 31 boudjember, dernier jour de l’an qui s’achève. Le rituel est à quelques détails près, identiques pour tous. Il consiste en un repas familial précédé d’un rite sacrificiel symbolique dont la portée est de protéger la famille du mauvais sort durant toute l’année qui arrive. On se doit de sacrifier un coq fermier. La famille élargie, parfois tout le clan, se retrouve autour d’un couscous au poulet fermier agrémenté de morceaux de viandes séchées (acedluh), on se gave toute la soirée de friandises et de fruits secs gardés pour la circonstance. Des grenades, des figues, des dattes, des raisins, des pruneaux sont sortis des jarres de terre cuite, des amphores bien dissimulées dans l’architecture des maisons berbères notamment dans la soupente (tissi) qui prolonge la grange (adaynin). Certains adultes sont chargés, toute la soirée, d’expliquer aux enfants l’histoire de Yennayer pour cultiver la mémoire et perpétuer la culture.

La commémoration est donc à la même date avec des pratiques différentes d’une région, d’un pays à l’autre, selon les traditions et le mode de vie spécifiques. Une manière comme une autre de transmettre nos us et coutumes et de ne pas oublier nos racines.

Assegwas ameggaz 2969-Mabrouk Aam Djedid2969
Bonne Année 2969

Madjid Aït Mohamed

(1) Inyenne (tripieds) : ce sont trois pierres disposées à même le sol autour d’u  espace appelé Kanun (3)

 (2) Kanun : espace arrondi creusé en profondeur (15cm environs) dans un coté de la grande pièce (sorte de   
       salon) et dans lequel on y met des braises de charbon pour se réchauffer.
(3) U se lit ou en tamazight

Divers sources d’informations

Rédaction Amazigh 24
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