L’Union Européenne répond au journaliste Hicham Aboud à propos de son enlèvement en Espagne

Hichem Aboud Délégation Union européenne au Maroc

Le journaliste algérien et membre de l'Assemblée Mondiale Amazighe Hicham Aboud a reçu une réponse à sa lettre adressée à la Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à la Présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, ainsi qu'à la Haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas. Cette lettre avait été envoyée à l’occasion de la Journée Mondiale des Droits de l’Homme pour alerter sur l’enlèvement dont il a été victime en Espagne.

La réponse de l'Union Européenne a été signée par Monsieur Colin Steinbach, chef de division du Service Européen pour l’Action Extérieure (SEAE) pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (MENA Maghreb).

Dans son courrier, Monsieur Steinbach exprime que : « Je vous remercie d’avoir exposé votre cas que nous avons lu avec intérêt. L’Union européenne suit de près la situation des droits de l’homme en Algérie car cela constitue un élément clé des relations UE-Algérie qui a été consacré dans notre Accord d’association ». Il ajoute que : « L’Union européenne fait régulièrement part de ses préoccupations au sujet des droits de l’homme et des libertés fondamentales aux représentants du gouvernement algérien à tous les niveaux ».

Le contenu de la correspondance de Hicham Aboud

Dans sa lettre adressée aux plus hautes instances européennes, Hicham Aboud a relaté les circonstances de son enlèvement survenu à Barcelone le 17 octobre 2024. Selon son témoignage, il a été enlevé par quatre hommes armés et cagoulés avant d'être conduit de force jusqu'à Lebrija, dans la province de Séville en Andalousie. Là, il devait être exfiltré vers l’Algérie à bord d’un bateau fluvial.

Par un concours de circonstances, il a été sauvé par les forces de la Guardia Civil espagnole, alors en opération pour l'interception d’un bateau transportant de la drogue. Deux des ravisseurs ont été arrêtés : l'un de nationalité marocaine et l'autre un binational franco-sénégalais, en possession de ses documents d’identité.

Hicham Aboud rappelle dans sa lettre qu'il est en exil depuis 1997 en raison de persécutions politiques en Algérie, où il a été condamné à plusieurs peines de prison totalisant 77 ans pour des délits d’opinion. Il dénonce également les tentatives d’assassinat dont il aurait été la cible, notamment un empoisonnement raté à Liège en 2021, organisé selon lui par les services secrets algériens.

L'enlèvement dont il a été victime en Espagne, affirme-t-il, est un nouvel acte criminel orchestré par le gouvernement algérien. Il en appelle aux institutions européennes pour qu'elles prennent des mesures fermes contre Alger, en portant l’affaire devant les instances européennes et internationales.

La position de l'Union Européenne

La réponse de l'Union Européenne, bien que précautionneuse, met en avant son engagement pour les droits de l'homme en Algérie et sa vigilance face à de telles affaires. Elle rappelle que les questions de libertés fondamentales sont régulièrement soulevées lors des discussions avec les autorités algériennes. Toutefois, la réponse de l'UE ne mentionne aucune action concrète envisagée pour réagir à cet enlèvement.

Quelles suites possibles ?

Le cas de Hicham Aboud soulève une question cruciale sur la protection des journalistes et des opposants politiques en exil sur le sol européen. Ce dossier pourrait être porté devant le Parlement européen ou d'autres instances internationales si une mobilisation suffisante se met en place. La vigilance de la société civile et des défenseurs des droits de l'homme sera essentielle pour assurer un suivi sur cette affaire et exiger des mesures concrètes de la part des institutions européennes.

Source : Assemblée Mondiale Amazighe

Par : Yufitran
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