Les Amrabed - Aux origines de la terminologie mystique amazighe

Le terme "aromi" connote un être « sans cœur », inhumain, sans pitié. Ce terme est la déformation amazighe des termes "Rome", « romain ». A lui seul, ce terme « aromi » résume ce qu’a retenu la mémoire collective des populations amazighes d’Afrique du Nord de la barbarie romaine : « aromi » veut dire littéralement un romain, en référence à la domination romaine et à la barbarie qui l'avait accompagné à l'égard des populations autochtones amazighes.

Le terme « Bessif » est en fait une légère déformation amazighe de l’expression arabe "bi assayf" ce qui veut dire littéralement « par le sabre ». On n y fait pas souvent attention, mais ce mot à lui seul résume aussi dans la bouche des populations d'Afrique du Nord, ce que la mémoire collective a gardé de la période des conquêtes arabo-islamiques avec leur lots d’horreurs : « Bessif », rejoint ainsi le terme « aromi » pour résumer à eux seuls, la face sombre et barbare des deux colonisations et dominations romaine et arabe.

Si l’empire romain et ses avatars a disparu, les visées colonialistes arabes demeurent sous des habits différents résumés par le terme couramment utilisé : « l’arabo-islamisme ». « Bessif » est ce que fait Daich aujourd'hui en Syrie et en Irak à l’encontre des populations non arabes et non musulmanes. C'est exactement, à l'identique, rapportent les historiens, ce qu'ont fait les premiers envahisseurs arabo-musulmans en Afrique du Nord à l’encontre des populations amazighes à l’époque, populations qui étaient soit animistes, soit de confession juive ou chrétiennes. 

Les historiens indépendants le savent et rapportent des épisodes sanglants et inhumains. Ibn Khaldoun en tête l'a signalé dans des termes sans appels. La jeune école historique nord africaine n’a pas encore pu exorciser cette période sombre de notre histoire. Elle a même fini par se conformer à l’histoire officielle, fausse et simplifiée, ne retenant de l'histoire de l'Afrique du Nord que l’apport de l’arabo-islamisme justement, oubliant toute l’histoire antérieure pour des raisons -ou sous les pressions- idéologiques de la pensée encore dominante arabo-islamique. Ainsi, l’historiographie nord africaine a tendance à débuter l’histoire de l’Afrique du Nord par l’arrivée des troupes arabo-islamiques.

Ainsi, sans toute leur histoire, les peuples nord africains se retrouvent désorientés et incapables d’entrevoir leur avenir. Il est vrai qu’un peuple qui ignore son histoire est condamné à en répéter les erreurs.

Ainsi, les petits enfants des convertis bessif "bi assayf", faute d’une histoire objective, insultent leurs arrières grands parents en défendant l'idéologie arabo-islamiste qui a été à l'origine de massacres bien connus, sans oublier les milliers de jeunes filles et de jeunes garçons qui avaient été enlevées "bessif" et emmenées à Damas, Baghdad ou ailleurs au au Proche Orient pour servir "bessif" d’esclaves sexuels pour les criminels sanguinaires de l’empire arabe sous couvert d’islam.

A cause d'une histoire tronquée, faite sur mesure par le nouveau néo-colonisateur, les nord africains en sont encore à délaisser leur langue te leur culture, à échanger de belles valeurs contre la barbarie, à interdire les patronymes de leurs ancêtres, à modifier les toponymes de leur patrie, à importer des idéologies meurtrières du Proche Orient, à faire des causes de ces contrées de l’ancien colonisateur des causes nationales…Preuve qu’ils ont intériorisé le mépris dont ils ont été et sont encore l’objet, preuve que dans leur profond intérieur, ils sont encore colonisés. C’est valable pour tous les peuples de la région, à des degrés différents.

Dans les Etats d’Afrique du Nord, le terme « indépendance » est encore une notion fallacieuse et vide de sens.

Ali KHADAOUI

Ali Khadaoui
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