Disparition du militant amazigh canarien Jaime Saenz
Jaime Saenz, vient de nous quitter à l’âge de 82 ans, ce 30 octobre 2021 chez lui à Arrucas, dans l’ile de Gran Canaria, dans l’archipel Canarien.
Les membres du Congrès Mondial Amazigh sont profondément attristés par la disparition d’un valeureux et chaleureux compagnon de lutte, un ami, un frère. Le CMA s’incline très respectueusement devant la mémoire de Jaime Saenz et exprime sa compassion et sa solidarité avec sa famille, ses amis et ses millions de frères et sœurs, tant dans l’Archipel canarien que dans les pays de Tamazgha et dans la diaspora.
Jaime était présent au premier congrès du CMA qui s’est déroulé en 1997, chez lui à Tafira dans l’ile de Gran Canaria, et il en a été le Vice-Président pendant seize ans, de 1999 à 2015. Lors du congrès de Tafira, il faisait partie du groupe qui a confectionné le drapeau amazigh et qui l’a présenté devant l’assemblée générale du CMA qui l’a immédiatement adopté. C’était le 30 août 1997. Jaime a ensuite élaboré un livret protocolaire sur l’utilisation du drapeau amazigh en différentes circonstances, et c’est également lui qui a lancé l’idée de la proclamation du « Jour du drapeau amazigh », correspondant au 30 août de chaque année.
Très volontaire et profondément engagé en faveur des droits du peuple canarien et des Amazighs, Jaime n’hésitait pas à quitter son ile pour aller rendre visite à ses frères et sœurs au Maroc, en Tunisie, en Libye, en Algérie, en pays Kel-Tamasheq mais aussi pour se rendre sur les places internationales à Genève, New-York, Barcelone ou Durban pour plaider la cause Guanche-canarienne et amazighe.
Jaime Saenz était un fervent défenseur et promoteur de l’idée de la décolonisation de l’Archipel canarien, « un des derniers territoires colonisés d’Afrique » disait-il. Afin de renforcer les liens de solidarité entre les Canaries et les pays de Tamazgha et particulièrement avec le peuple Kel-Tamasheq (Touaregs), il a fondé avec d’autres compagnons, l’association Solidaridad Canaria.
Jaime était très apprécié de tous tant pour ses qualités humaines que pour sa rigueur dans le travail, son investissement personnel sans retenue en faveur des droits du peuple canarien et du peuple amazigh. Pour les générations futures, Jaime restera l’exemple d’un grand militant dévoué pour une cause juste.
Sa disparition est une immense perte pour ses proches, pour le peuple canarien et pour tous les Amazighs.
Tes compagnons de combat poursuivront la lutte pour nos idéaux de liberté, de justice et de dignité pour les Amazighs, de Siwa aux Canaries.
Repose en paix, Jaime.
Sgunfu deg talwit, Jaime.
Paris, 21/10/2971 – 2/11/2021
Le Bureau du CMA.