Ce qui va arriver aux Amazighs s’ils ne chassent pas leurs tortionnaires

Arrachage du drapeau colonial algérien en Kabylie

L’extension de la persécution linguistique à toute la France jusqu'en Afrique du Nord. Ce qui va arriver aux Amazighs (Berbères) s’ils ne chassent pas leurs tortionnaires.

Les persécutions ont été les mêmes dans toutes les provinces françaises, mais avec des degrés divers. L’État ne possède pas les
moyens en personnel, matériels, financiers. Les procédés utilisés par la France sont partout les mêmes, mais sont étalés – avec férocité – sur plusieurs dizaines d’années.

Aujourd'hui encore, bon nombre de Français restent persuadés du caractère monolithique de la langue française depuis des siècles, tant l'enseignement scolaire a fait et fait encore l'impasse sur la place des autres langues dans l'évolution culturelle, littéraire et politique de la France. Le fait que l'école n'a jamais contribué à diffuser de connaissances sur les langues de France n'a pu que renforcer le sentiment de ces « provinciaux » de parler un « patois ». Sans la connaissance de l'histoire culturelle d'une langue, de sa place antérieure, des systèmes de codification qu'elle a connus, il ne peut pas y avoir de conscience linguistique collective.

Depuis des siècles,  l'enseignement scolaire a fait silence sur les persécutions perpétrées dans les écoles, et les souffrances infligées aux enfants. Cette période – fort longue -, de l’histoire de la « république » qui fut  un tabou jalousement protégé, comme les horreurs perpétrées en Vendée et dans le sud de la Bretagne, est aujourd’hui  parfaitement connue . Il est entretenu, de surcroit, par des ignares, comme les marxistes, les communistes, les « socyalystes », qui méconnaissent le fait que dans le monde, plusieurs centaines de peuples, persécutés par des Etats coloniaux ou impérialistes,   ont été conduits à restaurer leurs langues, en utilisant d’ailleurs les mêmes méthodes que la France, lorsque, au fil des décennies.

De même qu’il existe des particularités propres aux différentes langues françaises parlées dans le monde – le Canada, la Belgique, la Suisse, la Nouvelle Orléans ….. , de même existait-il dans les provinces même proches de Paris, des particularités de langage.  Le fait que l'école a jalousement dissimulé la vérité a empêché les Français de rien connaître sur les persécutions dont ont été victimes leurs ancêtres. Sans la connaissance de l'histoire culturelle d'une langue, de sa place antérieure, des systèmes de codification qu'elle a connus, il ne peut pas y avoir de conscience linguistique collective.

Le phénomène est général : la politique linguistique d’éradication des langues locales est décidée à Paris, dans les ministères.

A des degrés divers, avec des persécutions d’autant plus cruelles que les peuples concernés sont plus nombreux, plus antiques et plus résistants, les mêmes procédés sont appliqués à toutes les régions du royaume, et aux provinces annexées au cours de l’histoire, mais qui sont restées de véritables nations, et parlent, donc, non pas des patois, mais d’authentiques langues nationales.

Les « révolutionnaires » se sont livrés, pendant des années, à un travail de destruction que l’on doit qualifier de vandalisme.

L'Occitanie

Sur les persécutions subies par les occitans sur la toile. Voir, par exemple : L’occitan, une langue, la scolarisation.

Pour l'occitan, comme pour les autres langues de France, l'école devient le lieu de la stigmatisation du « patois » et de ses locuteurs. Le terme de « patois » devient  au sein de l'école française et des discours officiels pratiquement le seul terme en vigueur pour désigner les  langues de France. Cette stigmatisation des locuteurs des langues de France a parcouru le XIXe siècle et a fini par persuader les occitanophones que leur langue, leur « patois », se situait à un degré inférieur dans une échelle de valeurs linguistiques perçue dorénavant comme immuable. Entre le XVIIIe et le XIXe siècle, on dénombre une quantité importante de publications dont le but est de promouvoir l'usage du français sans retour possible vers l'occitan.

L’occitanie est une très vaste région, qui englobe tout le midi de la France, de l’océan atlantique au val d’Aoste, en Italie. La nation occitane n’a jamais eu d’existence politique – comme la Bretagne -, avec ses frontières stables, ses institutions centralisées, sa législation, sa fiscalité. Elle se définit essentiellement  par son étendue, et sa diversité. Elle comprend, d’est en ouest : la Gascogne,  le Languedoc, le Limousin, le Rouergue, la Provence, le Dauphiné, le Niçois, plusieurs vallées de l’Italie, au contact de la frontière française … Le pays basque, la Catalogne, le Béarn  n’en font pas partie. Ces pays parlent chacun une langue particulière.

- par la communauté de langue. Il n’y a pas à proprement parler de langue occitane unique, commune à toutes les régions, mais des parlers distincts bien qu’ apparentés.

- par un sentiment d’appartenance plus ou moins commun. L’occitanie n’est pas une nation, mais un ensemble de principautés disparates – comme le royaume de France, qualifié par l’entourage de Hugues Capet et de ses descendants de « Francia occidentalis », lequel espace n’est pas un royaume unique, mais une revendication théorique de son entourage.

Tous ces pays font l’objet de revendications plus ou moins opposées, avec des similitudes et des différences.

Le Béarn revendique sa spécificité, non sans raison : ce petit pays a joui pendant des siècles d’institutions, d’une législation, d’une monnaie ; sa langue est une langue particulière, qui ne peut être rangée dans le cadre de la langue occitane.

La France des 10ème et 11ème siècles, sa langue étant encore en gestation, ne produit guère que des œuvres littéraires médiocres. A peine peut-on citer quelques œuvres religieuses comme la cantilène de sainte-Eulalie, et quelques autres, fort pauvres.

Dans le nord de la France, à la fin du 11ème siècle, s’épanouit un genre plutôt fruste, dans lequel les thèmes guerriers dominent, les chansons de geste. Au contraire, dans le sud, se développe une civilisation plus riante, plus élégante, dans laquelle on célèbre l’amour, le respect de la dame aimée, auprès de laquelle on soupire et espère.  Bernard de Vendatour, troubadour du XIIe siècle qui chante : “Que vaut la vie sans amour? » Ce nouveau genre, appelé la poésie courtoise, gagne tout le midi de la France, l’Italie, l’Espagne, le Portugal.

Né dans l’aire linguistique d’oc, probablement en Limousin, ce genre nouveau, que l’on appellera la poésie des troubadours, évolue vers des formes plus fines et plus complexes.

La croisade dite des Albigeois, dont le prétexte est la lutte contre l’hérésie, aboutit à la conquête des régions du Sud par la France, en 1229, et au déclin de la civilisation et de la littérature méridionales, une fois éteints les derniers feux de la révolte exprimés dans les poèmes polémiques, les “sirventè

La colonisation des régions conquises ne se fait pas sans peine : de nombreuses révoltes éclatent, mais elles sont réprimées dans le sang et n’aboutissent pas. La langue occitane reste parlée, mais la langue écrite, celle de l’administration devient peu à peu celle du pouvoir : le français. Au début du XVIIe siècle, on assiste à une forte recrudescence de créations occitanes: oeuvres carnavalesques, théatre, satires, noëls, spectacles de rue. Mais le classicisme et le pouvoir absolu de Louis XIV consomment l’aliénation culturelle: des Académies locales, filiales de l’Académie Française, sont créées dans le but de répandre le français. Les enfants de la société nantie sont éduqués en français par les Jésuites.

Cependant la langue d’oc continue à être parlée par tout le corps social et, si on ne l’écrit plus, on réédite les écrits du début du siècle qui ont un public nombreux.

Au XVIIIe et jusqu’au milieu du XIXe siècle se succèdent les périodes de stérilité et les périodes de renouveau.

L’Occitanie, victime de la volonté centralisatrice issue de la révolution et perpétuée par les divers régimes qui l’ont suivie est une réalité linguistique, mais n’a pas d’existence administrative ni politique. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle un mouvement occitaniste dont Frédéric Mistral est la figure la plus représentative, le Félibrige, a un gros impact sur la vie littéraire occitane.

Mais ses adeptes ne portent pas sur le plan politique leur rêve nationaliste et fédéraliste. Ils ne se soucient pas de l’enseignement primaire, croyant qu’apprendre aux enfants à lire les almanachs félibréens suffirait pour sauvegarder la langue. Conséquemment , ce mouvement qui a provoqué un renouveau littéraire indéniable, n’a pas empêché l’occitan de pâtir gravement de l’avènement de l’enseignement obligatoire vers la fin du siècle.

Scolarisation et francisation allant de pair, l’occitan devient hors la loi à l’école. Les instituteurs se font les exécutants zélés d’une politique d’élimination de l’idiome vernaculaire: ils apprennent aux enfants à avoir honte de la langue de leurs parents. Le français est présenté comme un moyen d’ascension sociale, ce qui explique la faible résistance à l’entreprise de francisation. Ce travail de propagande est complété auprès des jeunes gens par le service militaire obligatoire.

Après 1965 la culture occitane sort du ghetto intellectuel. L’Institut d’estudis occitans devient un organisme de rencontre et de réflexion. Un nouveau départ est possible grâce aux travaux de Louis Alibert, artisan de la renaissance linguistique, de Robert Lafont, théoricien de l’occitanisme progressiste et de quelques autres. On assiste à une explosion nationaliste dans laquelle les jeunes tiennent une place importante. La chanson ne se cantonne plus dans le folklore: elle devient revendication culturelle et politique. Les interprètes les plus connus: Claude Marti, Mans de Breich, Patric, Los de Nad.

La persécution linguistique en Occitanie

Voici quelques extraits émanant d’une étude publiée sur la toile par des occitans, qui ont été, comme nous, Bretons, persécutés, à cause de ce qu'il sont :

” (…) Le premier travail de l’instituteur fut d’apprendre aux jeunes Occitans, Bretons, Basques et Corses que la langue qu’ils parlaient était un vulgaire patois (…) que pour réussir il fallait parler le français et oublier sa langue maternelle (…)

"Les vieux s’en souviennent. Le fond de leur aliénation fut atteint à l’école, où on leur inculqua la honte de leur langue, de leur accent, les obligeant à rejeter consciemment leurs attaches, leur façon d’être, à renier leur univers culturel et leur personnalité de peuple. ” (…)

"Nous sommes treize millions d’Occitans spoliés de leur culture par l’école de Jules Ferry, école qui a tenu les jeunes dans l’ignorance totale de la culture de leurs parents, brisant le lien entre les générations. L’idéologie de l’école bourgeoise était de tuer les minorités, de les écraser dès l’école pour mieux les broyer dans la machine sociale. L’enseignement primaire était un désert culturel : niaiseries des leçons de morale (!), morceaux choisis - trop bien choisis, à dessein - de littérature, histoire de France mensongère et tronquée comme il n’est pas permis (…) “.

A la fin du XIe siècle, tandis que la chanson de geste, où dominent les thèmes guerriers, s’épanouit dans le Nord de la France encore frustre, règne dans le sud, une civilisation plus riche, plus raffinée, plus élégante. C’est là que l’inspiration lyrique confère une dignité nouvelle au thème de l’amour qu’elle transforme complètement : l’amant se présente en soupirant, se proclame le vassal de sa dame, et fait de l’amour le but de sa vie. Tel Bernard de Vendatour, troubadour du XIIe siècle qui chante : “Que vaut la vie sans amour? Ne sert qu’à ennuyer les gens.”

Né dans l’aire linguistique d’oc, probablement en Limousin, ce genre nouveau, que l’on appellera la poésie courtoise parce qu’elle s’adresse à un public de cour, se propage rapidement, non seulement dans toute la partie méridionale de la France actuelle, mais également en Italie, en Espagne et au Portugal. Cette société tolérante, dans un monde qui l’est peu, accepte et encourage la propagation du catharisme. Cette attitude provoque une réaction violente : une croisade lancée par le pape Innocent III et menée par les rois de France.

Dite des Albigeois, cette croisade, dont le prétexte est la lutte contre l’hérésie, aboutit à la conquête des régions du Sud par la France, en 1229, et au déclin de la civilisation et de la littérature méridionales, une fois éteints les derniers feux de la révolte exprimés dans les poèmes polémiques, les “sirventès”.

Le Félibrige et le déclin des langues provençales

La colonisation des régions conquises ne se fait pas sans peine : de nombreuses révoltes éclatent contre le pouvoir royal, mais elles sont réprimées dans le sang et n’aboutissent pas. La langue occitane reste parlée, mais la langue écrite, celle de l’administration devient peu à peu celle du pouvoir : le français. Au début du XVIIe siècle, on assiste à une forte recrudescence de créations occitanes : oeuvres carnavalesques, théâtre, satires, noëls, spectacles de rue. Mais le classicisme et le pouvoir absolu de Louis XIV consomment l’aliénation culturelle: des Académies locales, filiales de l’Académie Française, sont créées dans le but de répandre le français. Les enfants de la société nantie sont éduqués en français par les Jésuites. Cependant la langue d’oc continue d’être parlée par tout le corps social et, si on ne l’écrit plus, on réédite les écrits du début du siècle qui ont un public nombreux.

Au XVIIIe siècle, et jusqu’au milieu du XIXe siècle se succèdent les périodes de stérilité et les périodes de renouveau. L’Occitanie, victime de la volonté centralisatrice issue de la révolution et perpétuée par les divers régimes qui l’ont suivie est une réalité linguistique, mais n’a pas d’existence administrative ni politique. 

Dans la deuxième moitié du XIXe siècle un mouvement occitaniste dont Frédéric Mistral est la figure la plus représentative, le Félibrige, a un gros impact sur la vie littéraire occitane.

Mais ses membres ne portent pas sur le plan politique leur rêve nationaliste et fédéraliste. Ils ne se soucient pas de l’enseignement primaire, croyant qu’apprendre aux enfants à lire les almanachs félibréens suffirait pour sauvegarder la langue. Conséquemment , ce mouvement qui a provoqué un renouveau littéraire indéniable, n’a pas empêché l’occitan de pâtir gravement de l’avènement de l’enseignement obligatoire vers la fin du siècle.

Scolarisation et francisation allant de pair, l’occitan devient hors la loi à l’école. Les instituteurs se font les exécutants zélés d’une politique d’élimination de l’idiome vernaculaire: ils apprennent aux enfants à avoir honte de la langue de leurs parents. Le français est présenté comme un moyen d’ascension sociale ce qui explique la faible résistance à l’entreprise de francisation. Ce travail de propagande est complété auprès des jeunes gens par le service militaire obligatoire. Après 1965 la culture occitane sort du ghetto intellectuel. L’Institut d’estudis occitans devient un organisme de rencontre et de réflexion. Un nouveau départ est possible grâce aux travaux de Louis Alibert, artisan de la renaissance linguistique, de Robert Lafont, théoricien de l’occitanisme progressiste et de quelques autres. On assiste à une explosion nationaliste dans laquelle les jeunes tiennent une place importante. La chanson ne se cantonne plus au folklore: elle devient revendication culturelle et politique. Les interprètes les plus connus: Claude Marti, Mans de Breich, Patric, Los de Nad.

Pour l'occitan, comme pour les autres langues de France, l'école est le lieu de la stigmatisation de ce que l’on désigne sous le nom générique de « patois » et de ses locuteurs. Le terme « patois » devient le mot général, utilisé partout ; il est à ce point entré dans les mœurs, qu’il y a encore quelques années, on ignorait, en Bretagne et ailleurs, que le vieil idiome breton est une langue ; il m’a fallu insister lourdement, plus d’une fois, pour être entendu de mes interlocuteurs, dont certains ne m’ont pas cru. Cette persécution dure au-delà du 19ème siècle ; là où les populations résistent, on frappe plus fort . Les Bretons ont donc souffert plus que d’autres A force, tous se persuadent que leur langue n’est pas une langue,  et que leur « patois », dans l’échelle linguistique, se situait tout en bas ; pendant longtemps, je l’ai cru moi-même ; se situait à un degré inférieur su.

1845. Le Tarn fait partie de l’Occitanie. Dans la préface du Dictionnaire Patois-Français à l’usage du département du Tarn et des départements voisins,  l'Abbé Gary, Chanoine Honoraire, écrit (Castres, 1845) :

" L'utilité ou plutôt la nécessité d'un Dictionnaire patois-français pour le département du Tarn et les départements circonvoisins, depuis longtemps reconnue de tous, me dispense d'en faire ressortir les précieux avantages, et ne me permet pas de douter un instant qu'il ne soit favorablement accueilli. Quel est celui en effet qui n'ignore point un grand nombre de mots de la langue française, et qui ne soit, pour cette raison, souvent obligé de se servir de longues et obscures périphrases, s'il ne veut avouer son ignorance, en terminant en langage vulgaire une phrase commencée en français ? Tout le monde sent combien il serait à désirer qu'il n'y eut en France qu'une seule et même langue, il y aurait plus de précision dans la manière de nous exprimer, d'où il résulterait pour tous une grande facilité de s'entendre. L'on ne trouverait point alors de ces personnes, comme on en voit tant aujourd'hui qui croient avoir bien dit, parce qu'elles ont donné une terminaison française, à un mot appartenant à l'idiome vulgaire. Tous les peuples illustres ont cultivé leur langue, ils ont toujours regardé les grâces du langage, comme un talent qui donne de l'éclat à tous les autres. La bonne éducation en effet ne se borne pas uniquement à orner l'intérieur de l'âme par la science et la vertu, elle travaille encore à l'embellir au-dehors par l'art de se manifester avec avantage. La bonne éducation veut que les expressions répondent aux pensées, et que la parole soit tout à la fois le pinceau de l'esprit et la fidèle interprète du cœur.    

1852 - Le Règlement disciplinaire pour les écoles publiques de la Commune d'Ambialet (Tarn) du 1-1-1852, cité par G. Maurand, Phonétique et

phonologie du parler occitan d'Ambialet (Tarn), thèse d'État, 1974, Université de Toulouse Le Mirail précise :" Les élèves doivent toujours parler français, sous quelque prétexte que ce soit, il devra y avoir un signal. Et celui entre les mains de qui le signal se trouvera à l'entrée de la classe sera puni de la retenue après la classe de un quart d'heure à une heure, ou du verbe parler patois, suivant la force des élèves, ou à genoux.

A la lecture de ces phrases, l’ abbé Gary est convaincu de la supériorité de la langue française : même lui, linguiste, est persuadé que sa langue régionale est un patois ! Les enfants ne peuvent échapper à ce jugement absurde.

Pour le ministère, tous les moyens sont bons : les instituteurs sont encouragés à utiliser leurs compétences en occitan si cela facilite le passage au français, d'autres à utiliserdes moyens répressifs comme en Bretagne ; dans ce pays, le symbole porte le nom de « signal ».

Le comté de Nice

Le comté de Nice est  une authentique nation, de petites dimensions, comme l’étaient les nations grecques du temps de Périclès , au cinquième siècle avant Jésus Christ. Nice s’est placée sous la protection du comte de Savoie en 1388, mais bénéficie d’une large autonomie.

On parle dans le comté de Nice une langue particulière, qui est l’une des branches de l’occitan, aujourd’hui quasi-morte, par les vertus de la république.

La langue niçoise – le niçart ou nissart, est dérivé du bas latin, et considéré comme une branche de la langue provençale. Elle est parlée à Nice et dans les localités voisines, par plusieurs dizaines de milliers de locuteurs. Elle fait un certain retour en force, et est publiée par quelques journaux, y compris dans Nice Matin. Elle a ses auteurs, son théâtre, ses partisans. Comme ailleurs, elle est l’expression d’une identité culturelle, et d’une revendication du droit à la différence.Bob Lenissart, rédacteur en chef du Ficanas enchaîné, en réaction à mes publications sur la langue bretonne, compactant cette triste réalité sur la persécution linguistique de sa langue maternelle,  écrit les phrases suivantes :

« Le comportement actuel de la « république » française à l’égard des peuples placés sous son administration (les Basques, les Bretons, les Catalans, les Corses, les Savoisiens et autres Nissarts), cette volonté de décider pour eux et de gérer leur vie au travers du tamis de la culture francilienne, ce jacobinisme exacerbé, cette négation systématique de l’identité des « Patries Charnelles » ne datent pas d’aujourd’hui; ils étaient présents dès l’avènement de cette « république », dont l’idéologie originelle est fondamentalement totalitaire. Nous avons reçu, de la part de nos amis Bretons, un texte effrayant, qui traite du génocide perpétré par la France dite ” des droits de l’homme ” en Bretagne et en Vendée, tiré du blog de Louis Mélennec, qui relate les crimes commis par la jeune « république française », et qui sont rien d’autre que les actes fondateurs de celle-ci. Cette tare originelle, ce refus de la différence, ce mépris pour les autres cultures, a été transmise de génération en génération aux dirigeants du pays occupant.”

Ces phrases ont été publiées par France Inter, en même temps que de longs commentaires de Louis Mélennec. Ces textes ont été supprimés, bien entendu, par la censure des doigts de l’homme.

Le provencal

La langue provençale

Jusqu’au 14ème siècle,  la Provence est un comté autonome, gouverné par la famille d’Anjou.

Louis XI réussit, par des manœuvres diverses, à se faire reconnaître de pseudo-droits sur le comté, aux dépens des héritiers légitimes.

Les Provençaux exigent exigent des garanties, une sorte d’autonomie, comme en Bretagne en 1532. La pieuvre française ne respectera évidemment pas ses engagements ; que le roi de France

En 1789 et les années suivantes, la Provence subit les mêmes persécutions que le reste du royaume.

Le conseil municipal de Marseille interdit la représentation de pièces de théâtre en provençal, au motif que l’unité des Français doit exister jusque dans le langage. On supprime les Académies occitanes.

le français devient par décret la langue obligatoire dans tous les actes publics, tandis que le  l’usage du patois y est interdit. Dans le rapport de 1789 , le délégué du département du Var qualifie l’occitan de jargon extravagant de cette contrée. On rend obligatoire l’utilisation du français dans les débats municipaux, comme la modification des écriteaux et des noms de rues.

Sur les persécutions subies par les occitans sur la toile. Voir, par exemple : L’occitan, une langue, la scolarisation).

Un mouvement de renaissance est impulsé au 19ème siècle, sous le nom de Félibrige, sous l’impulsion du poète Frédéric Mistral.

Avec une solennité qu’il a lui-même décrite, du seuil du mas paternel, les yeux vers les Alpilles, il prit « la résolution : premièrement de relever, de raviver en Provence le sentiment d’appartenance que je voyais s’annihiler sous l’éducation fausse et contre-nature de toutes les écoles ; secondement, de provoquer cette résurrection par la restauration de la langue naturelle et historique du pays, à laquelle les écoles font toutes une guerre à mort, troisièmement, de rendre la vogue au provençal par l’influx et la flamme de la divine poésie ». 

Dès lors, attaché à ce but de restituer sa gloire à la Provence, il  s’adonne à la poésie et, immédiatement, s’attelle à écrire Mirèio.,en français : Mireille. Le poète Mistral, ayant réuni autour de lui.

La langue provençale, très largement parlée encore sous Louis XVI, est persécutée comme partout ailleurs par la révolution, avec la complicité des familles, dans le but de faciliter l’ascension sociale de leurs enfants.

En 1904, le long poème, magnifique, traduit en français, de Mistral, intitulé Mireille, se voit décerner le prix Nobel de littérature,  

Charles Gounod compose un opéra charmant, l’une de ses plus belles œuvres, très poétique, qui entre au répertoire permanent de l’opéra,  encore jouée aujourd’hui – en dépit de l’infestation de la musique par les œuvres ignobles d’aujourd’hui,

Sur les persécutions subies par les occitans sur la toile. Voir, par exemple : L’occitan, une langue, la scolarisation).

Dans tous les cas, la conversion à l'usage du français joue sur le sentiment de honte que doit susciter l'usage du « patois », et qui s'est lentement établi chez les locuteurs mêmes de l'occitan. Faire honte au locuteur du "patois" est une constante des situations diglossiques dans lesquelles on vise la disparition de la langue "basse".

Le Béarn

Le Béarn ne fait pas partie de l’Occitanie ; il m’a accueilli souvent pour des conférences l’histoire comparée de ce pays et de la Bretagne, Ce petit pays a conservé une identité forte – comme j’ai pu le constater -, mais nulle envie de sortir de la république : le nationalisme béarnais a disparu, et ne concerne plus que quelques petits  groupes humains.

Conférence du bon Docteur Mélennec en Bearn

LE BEARN EST ENTRE DANS LA FRANCE PAR LA FORCE ET LE MENSONGE, sans y avoir jamais consenti.

LA BRETAGNE EST UNE ET INDIVISIBLE. LA FRANCE NE L’EST PAS : C’EST UN SALMIGONDIS, DONT LE MALHEUR EST D’ÊTRE GOUVERNEE PAR DES NULS ET DES CORROMPUS.

Deux histoires identiques ? Assurément, pour le passé. Mais deux avenirs différents : le Béarn est définitivement assimilé, digéré par l’Etat colonial. La Bretagne, elle, se réveille : les jeunes Bretons ne veulent plus être gouvernés et pillés par des incompétents et des corrompus : ils préparent, lentement mais sûrement, la réapparition claironnante de leur pays sur la scène internationale : ici, la greffe n’a pas pris : on n’est pas devenu français, on est resté Bretons, férocement.

Fallait-il moderniser l’ancienne France monarchique, l’adapter aux idées nouvelles, réunir les peuples dans un ensemble plus cohérent, répondre aux aspirations des nations de partager le pouvoir avec les organes centraux de la monarchie, supprimer les privilèges choquants, les injustices, les abus de pouvoir ? Tous le souhaitaient. La France a choisi le crime. Son idéologie est foncièrement totalitaire. Les moyens par lesquels elle l’a imposée, jusqu’à nos jours : l’hypocrisie, le mensonge, un immense lavage des cerveaux, que pratiquent encore, en les dissimulant, ceux qui, à la faveur de scrutins qui ne sont rien d’autre qu’autant de marchés captifs, en partagent ceux qui en tirent les bénéfices.

Qui sait – qui le croira ? -, que le petit Béarn, avant d’être englouti par la France, comme la Bretagne, l’Alsace, la Savoie et Nice, a été un authentique Etat souverain, pourvu d’un gouvernement, d’une assemblée nationale, d’une législation, d’une justice propres ? Les recherches historiques de Louis Mélennec, ancien enseignant des facultés, avec bien d’autres travaux aujourd’hui nombreux, ont révélé aux milieux historiques et politiques incrédules, voire hostiles, que la France n’est pas UNE et INDIVISIBLE, comme on l’a enseigné dans les écoles jusqu`à ces dernières années, mais un conglomérat de provinces et d’authentiques nations, réunies par le forceps et le marteau, par un pouvoir parisien férocement jacobin, décidé à ranger toutes et tous sous les mêmes règles impératives, sous prétexte d’égalité, celle-ci n’étant pas une loi naturelle, loin s’en faut. Pas davantage que la liberté et la fraternité. En 1789, la nation béarnaise a au moins mille ans d’existence. Férocement attachés à leur identité, les Béarnais – pas plus que les Bretons ou les Basques -,  ne veulent en aucun cas devenir des Français, ce qu’ils ne sont pas, la France étant pour eux un pays résolument étranger et ennemi. Ils sont fiers d’être ce qu’ils sont, ils ont vécu ensemble une très longue histoire. De quel droit les détruire ? En deux coups de cuillère à pot, leur assemblée nationale (Les Etats de Béarn) sont supprimés, un département dont ils ne veulent pas est créé, ils sont pourvus d’un gouverneur français baptisé « préfet », leur nation millénaire est censée n’avoir jamais existé !

Personne n’est consulté, sûrement pas la population. La France des droits de l’homme a su organiser des plébiscites, mais n’a jamais consulté les populations sur leur sort. L’histoire du Béarn est scotomisée par Paris, et remplacée dans les écoles par une roman national unique, celui de la France castratrice, qui n’est en rien l’histoire des nations périphériques. La Bretagne, l’Alsace, le Pays Basque, la Savoie, Nice, la Corse, et, bien sûr, la Béarn sont engloutis  sans leur consentement dans la France, proclamée une et indivisible. Ce qu’elle n’est évidemment pas.

Qui peut mettre en cause la véracité de cette chose étonnante ? S’il y a doute, et si l’on veut des preuves irréfutables, qu’on veuille bien consulter les livres du regretté professeur Tucoo-Chala, l’historien incontesté du Béarn, en particulier le petit traité qu’il publia en 1970, dans la collection Que sais-je, aux Presses universitaires de France. Un demi-siècle déjà !

Et le remarquable ouvrage de M.M. Christian Desplat et Pierre Tucco-Chala, publié par les éditions Pyrémonde en 2007, intitulé « Histoire générale du Béarn souverain, des origines à Henri III de Navarre ». Admirablement écrit, dans une langue magnifique, ce livre très pensé, pendant de fort longues années, est l’oeuvre de deux universitaires d’envergure, tous deux anciens professeurs à l’université de Pau, peu suspects de complaisance à l’égard de la vérité.

 Souverain,  indépendant, voila ce que fut l’Etat breton – comme l’Etat béarnais -,  jusqu’à son annexion par la France coloniale. Lorsqu’on songe que moins de cinq historiens bretons osent assumer publiquement cette réalité aujourd’hui aveuglante, quoique les preuves en soient surabondantes, et que beaucoup, terrorisés, se mettent à trembler comme des feuilles lorsqu’on prononce ces mots tabous devant eux, faut-il que la France ait accablé ce pauvre pays pour laisser derrière elle ce sillage de peur et d’effroi, là où il s’agit de la simple vérité historique ! Et faut-il que nous soyons malheureux de voir presque tous les députés et sénateurs « bretons » s’aplatir, se coucher sur le sol, comme des couleuvres, là où il est question de réintégrer Nantes et sa région dans notre territoire national, et de mettre fin à une comédie qui n’a que trop duré : La Bretagne est UNE et INDIVISIBLE, depuis le 9ème siècle. La France ne l’est certainement pas : cette affirmation est un slogan politique.  La France, partagée en dépit du bon sens par des incompétents en 2014, est un salmigondis absurde, les gens au pouvoir violant délibérément la souveraineté de ses habitants, seuls habilités à décider de leur sort.

Voici ce que fut capable de dire aux Français le syndic des Etats de Béarn au 17ème siècle, et jugez combien ils détestaient la France, pays étranger, qui tentait avec obstination de s’emparer depuis des siècles du pays Béarnais Souverain, comme elle le fit par les invasions de la Bretagne en 1491, puis par l’annexion honteuse de 1532 :

 » Cette petite nation de Béarn, cette poignée de gens … vous regardent, Français, d’un visage assuré, vous font la nique, et se maintiennent en terre souveraine, séparés de votre royaume, lèvent la crête, élèvent leurs sourcils, haussent leur corps et sortent des flancs de leur mère avec cette devise en leur front : LA LIBERTE OU LA MORT ! »

Ne croirait-on pas entendre en écho la devise de la Bretagne, de l’autre côté de « l’hexagone », qui reste le cri de ralliement de la jeunesse bretonne d’aujourd’hui :

« Plutôt la mort que la souillure ! » (Voir cette formule dans Internet).

A quoi les députeux et les sénateux « bretons » peuvent répondre :

« Que nenni ma foi, souillés nous sommes, souillons nous restons ! Vive la république socialiste ; Liberté, Egalité, Fraternité ! »

Ceci n’est rien : les communistes ont assassiné CENT MILLIONS D’INNOCENTS.

Photographie : arrachage du drapeau colonial algérien en Kabylie vidéo postée sur les réseaux sociaux avril 2023

Louis Mélennec
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