Ammar : Pionnier du militantisme amazigh dans les Aurès et dans le monde

Ammar Negadi

Ammar Negadi, figure emblématique du militantisme amazigh, a marqué l’histoire culturelle et identitaire des Aurès. Visionnaire, intègre et passionné, il a pavé la voie pour des milliers de jeunes Chaouis qui perpétuent aujourd’hui son combat pour la reconnaissance et la promotion de la culture amazighe.

Les dates clés de son parcours

  • 1943 : Naissance d’Ammar Negadi à Thamerwant, dans la wilaya de Batna, au cœur des Aurès, région riche d’histoire et de résistance.
  • 1966 : Il devient l’un des premiers membres de l’Académie berbère (Agraw n Imazighen), une structure phare dans la redécouverte et la valorisation de l’identité amazighe.
  • 1970 : Ammar Negadi ouvre la première librairie amazighe, Adlis Amazigh, rue Léon Frot à Paris. Ce lieu devient rapidement un rendez-vous incontournable pour les Amazighs en quête de savoirs sur leur culture et leurs racines.
  • 1971 : Il fonde l’Union du peuple amazigh (UPA ou Thedhiwth n Aghmif Imazighen), une organisation centrale pour la coordination de ses projets culturels et militants.
  • 1972 : Lancement de la revue culturelle mensuelle Asaghen (signifiant "lien"), dédiée à la promotion de la langue, de la culture et de l’histoire amazighes. La même année, Ammar entame un travail révolutionnaire sur l’écriture amazighe ancienne, le Tifinagh. Ses recherches aboutissent à la création du Neo-Tifinagh, adopté plus tard par l’Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM) et largement utilisé aujourd’hui.
  • 1975 : Il publie la première liste de prénoms amazighs comprenant 750 noms, fruit de recherches approfondies. Cette liste servira de base pour établir, en 2013, une liste officielle de prénoms amazighs acceptés à l’état civil algérien.
  • 1980 : Ammar Negadi crée le premier calendrier amazigh, établissant l’année 1980 comme l’an 2930 du calendrier amazigh. Cette datation est basée sur l’intronisation de Chechnaq comme pharaon d’Égypte, un événement marquant dans l’histoire amazighe.
  • 1994 : Il fonde l’association chaouie Awras Ichawiyen à Paris, avec pour objectif de promouvoir la culture chaouie et de rassembler la diaspora chaouie autour de ses valeurs et traditions.
  • 1997 : Avec Djemaa Djoghlal et Abdarrahmane Bouali, deux autres figures du militantisme auressien, il collabore sur le site aureschaouia.free.fr, une plateforme dédiée à la diffusion de leurs travaux culturels et historiques.
  • 2008 : Ammar Negadi s’éteint dans un hôpital parisien après un long combat contre la maladie. Son décès marque la perte d’une figure majeure du militantisme amazigh.

Un héritage vivant

Auteur prolifique, Ammar Negadi a rédigé de nombreux écrits sur les Aurès et sur la culture berbère. Après sa mort, ces travaux ont été confiés à Djemaâ Djoghlal, avec le projet ambitieux de créer une bibliothèque dédiée dans les Aurès, afin de transmettre ce patrimoine précieux aux générations futures.

Par sa plume, ses recherches et ses actions, Ammar Negadi a laissé un héritage inestimable. Sa vision, ses travaux et ses réalisations continuent d’inspirer les nouvelles générations qui militent pour la reconnaissance et la préservation de l’identité amazighe dans les Aurès et au-delà.

Paix à son âme.

Samir Yahia Cherif

Par : Yufitran
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