Algérie : Salah Dabouz, avocat des droits humains sous contrôle judiciaire
Communiqué du Congrès Mondial Amazigh -
Maitre Salah Dabouz, avocat et défenseur des droits humains, ancien président de la Ligue algérienne des droits de l’homme, a été interpellé par la police algérienne le 7 avril 2019 à la mi-journée dans un restaurant du centre d’Alger alors qu’il était entrain de déjeuner avec son confrère Maitre Said Ezzahi, Hammou Chekebkeb membre du Conseil Fédéral du Congrès
Mondial Amazigh (CMA) et d’autres amis.
Maitre Dabouz a été immédiatement placé en garde à vue au Commissariat de Cavaignac d’Alger puis transféré à Taghardayt (Ghardaya), suite au mandat d’arrêt émis contre lui par le Procureur près le Tribunal de la capitale du Mzab. Après avoir été interrogé par un juge de Taghardayt, il a été mis sous contrôle judiciaire et libéré dans l’après midi du 8 avril 2019.
Maitre Dabouz, est l’avocat de la cause du peuple At-Mzab et de nombreux citoyens Mozabites victimes de violences, de racisme et de détentions abusives. Cela lui a valu de multiples tracasseries policières et judiciaires au cours des dernières années (menaces, arrestations, contrôles judiciaires…).
Il y a quelques jours, Maitre Dabouz s’est élevé contre l’arrestation arbitraire de Kamel-Edine Fekhar, défenseur des droits humains et de Hadj
Brahim Aouf, syndicaliste, à Taghardayt (Ghardaya).
Le Congrès Mondial Amazigh dénonce d’abord et avec force les méthodes de gangsters des policiers algériens qui procèdent à des « enlèvements » des personnes qu’ils ont décidé d’arrêter. Ces arrestations qui se déroulent toujours dans des lieux publics (la rue, un café, un restaurant…) comme cela a été le cas pour Salah Dabouz et Kamel-Edine Fekhar, ne peuvent
pas avoir d’autre objectif que de terroriser les témoins et plus largement la population.
Salah Dabouz, Kamel-Edine Fekhar et Hadj Brahim Aouf, qui n’étaient pas recherchés au moment de leur arrestation et qui n’ont jamais tenté de se soustraire à la justice, auraient tout simplement pu être convoqués au commissariat de police.
Ensuite, au moment où l’Algérie traverse une période de crise politique aigue, marquée par de grandes manifestations populaires contre le pouvoir en place, le CMA se demande pourquoi la justice algérienne s’acharne spécifiquement sur les At-Mzab ? Cela correspond probablement
à une tentative de créer une diversion pour détourner l’attention du mouvement de contestation populaire très actif actuellement.
Dans tous les cas, le CMA considère les arrestations de Salah Dabouz, Kamel-Edine Fekhar et Hadj Brahim Aouf, comme une provocation
inadmissible tant elles violent de manière flagrante la justice la plus élémentaire et elles sont porteuses de graves risques de déflagration sociale au Mzab.
Le Congrès Mondial Amazigh appelle les forces démocratiques en Algérie, les ONG de promotion des droits humains et les organes concernés des instances internationales, à réagir sans délai afin de faire cesser le harcèlement judiciaire contre Salah Dabouz et de libérer Kamel-Edine Fekhar et Hadj Brahim Aouf, ainsi que tous les détenus Mozabites et de
contraindre d’une manière ou d’une autre, les autorités algériennes à mettre un terme à leurs actes irresponsables.
Paris, 27/03/2969 – 8/04/2019
Les co-présidents
Kamira Nait Sid, Khalid Zerrari